La puissance des images au Proche-Orient ancien: lumières, couleurs, supports, échelles - 13/10/2018
Les théories cognitives modernes ont mis en évidence les différences entre l'image et l'écrit, les premières saisies immédiatement et globalement (tous les éléments de l'image sont vus en même temps), les secondes plus lentes et successivement (un élément après l'autre). Ce caractère plus immédiat et globale des images en fait donc le véhicule privilégié du pouvoir politique et religieux pour la transmission de messages spécifiques exécutés par les artistes. Ainsi, contre une approche typologique, les images sont aujourd’hui considérées comme une source pleine de signification, surtout si contextualisée. Cette table ronde se propose de montrer aux enseignants, aux professionnels mais aussi à tout public intéressé la variété des pouvoirs et des messages des images au Proche-Orient ancien, en s’interrogeant notamment sur comment l'image s'appuie sur la iversité des matières et des mises en œuvre, sur quel rôle joue la lumière dans la compréhension plus ou moins dramatique du contexte, et sur combien les différentes échelles peuvent changer le message jusqu’à le déformer.
FECHA/ DATE/DATA: 13/10/2018
LUGAR/LOCATION/LUOGO: Room 22 of E.S.P.E, University of Orléans (Blois, France)
ORGANIZADOR/ORGANIZER/ORGANIZZATORE: Laura Battini (moderatrice)
INFO: web
INSCRIPCIÓN/REGISTRATION/REGISTRAZIONE:
PROGRAMA/PROGRAM/PROGRAMMA:
Astrid Nunn (Würzburg) : La couleur et ses effets sur les statues mésopotamiennes
Résumé: Nous pouvons dorénavant affirmer que les statues mésopotamiennes étaient peintes et que les tons ocres et rouges prédominaient. Forte de cette connaissance nouvelle je vais réexaminer l’emplacement et l’environnement des statues du point de vue de la lumière, de l’effet de la couleur et de leur visibilité. Béatrice Muller (CNRS, Nanterre): Peinture murale, relief glaçuré, nacre : quelles modulations de la puissance des images?
Résumé: Panneaux de mosaïque en coquille – nacrée ou non – à sujets miniaturisés d'un côté, décor architectural plat ou en relief de l'autre : comment – si l'on met de côté la question de l'échelle – l'image s'appuie sur la diversité des matières et des mises en œuvre pour faire jouer couleurs, contrastes et éclat en Mésopotamie entre le IIIe et le Ier mllénaire av. J.-C. Sophie Cluzan (Musée du Louvre): Sceaux-cylindres et programmes iconographiques des royaumes du IIIe millénaire
Résumé: La fin du 4e millénaire marque un tournant décisif dans le développement de l’utilisation des images, une évolution concomitante de l’invention de l’écriture. Différents supports font alors preuve d’une relative homogénéité thématique, en dépit d’évidentes spécificités, lesquelles sont en réalité plutôt conditionnées à la taille et à la forme desdits supports. Les trois premiers quarts du IIIe millénaire proposent à leur tour une approche fonctionnelle que l’on a coutume de penser plus restrictive, fondée sur des associations préférentielles entre supports et images. Une certaine spécialisation a ainsi souvent été reconnue et analysée comme mettant en évidence une plus grande attention portée à la fonction du support dans le développement des programmes iconographiques. Bien que cette vision reste partiellement exacte, de nouvelles découvertes remettent en question cette approche typologique et exclusive de l’image. L’exposé s’attachera à présenter cet état de la question, notamment au travers de l’étude des sceaux-cylindres, un type de support particulièrement symbolique et spécifique. En se concentrant plus précisément sur le corpus constitué par les sceaux des souverains des différents royaumes compris entre 2900 et. 2300 av. notre ère, notre approche tentera parallèlement de dégager de possibles spécificités régionales au sein du vaste ensemble syro-mésopotamien.