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CALL. 15.04.2019: Tradition et transmission dans l'Antiquité: réflexions Interdisciplinaires - S



FECHA LÍMITE/DEADLINE/SCADENZA: 15/04/2019


FECHA CONGRESO/CONGRESS DATE/DATA CONGRESSO: 07-08/10/2019



ORGANIZADOR/ORGANIZER/ORGANIZZATORE: Claire Camberlein (docteur en archéologie grecque, membre associé de l’UMR 7044 ArcHiMedE) ; Efstathia Dionysopoulou (doctorante en histoire ancienne de l’UMR 7044 ArcHiMedE) ; Thibault Foulon (doctorant en lettres classiques de l’EA 3094 CARRA).



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La tradition est considérée comme le contenu culturel du passé - transmis par la parole, par l’écrit ou par l’exemple sur plusieurs générations -, et qui reste acceptée par ceux qui la reçoivent (LENCLUD 1987). Considérée ces dernières décennies comme faisant contrepoids à la modernité, sorte de résistance à l’innovation marquée par un caractère statique et invariable (ROGISTER & VERGATI 2004, p. 201 ; SALBER-PHILIPPS 2004, p. 17), la tradition est aujourd’hui davantage perçue comme « inventée », puisqu’elle revêt un rôle constructiviste (HOBSBAWM 1983 ; BUSCH & VERSLUYS 2015, pp. 10-11 ; FEJFER et al. 2015, p. 10). Il s’agit d’un processus culturel communautaire, fondé sur une sélection d’éléments du passé historique, réel ou imaginaire, visant à fabriquer des traditions qui semblent anciennes ou se proclament comme telles. Dans les contextes de transformations sociales rapides, certains modèles sociaux - peu flexibles -, sont remplacés par de nouvelles traditions issues du réaménagement d’une partie du contenu culturel passé, pour qu’il soit en adéquation avec les enjeux du présent. Cette fabrique du passé par l’invention, la construction et l’institution de nouvelles traditions dérive du besoin d’un groupe social ou d’une communauté de créer des repères stables pour construire une mémoire culturelle et ainsi une identité. Loin d’être figée, la tradition apparaît alors comme un processus dynamique, volontaire et lié à la construction des communautés humaines (ROGISTER & VERGATI 2004, p. 202). Il ne s’agit plus d’un réceptacle passif qui accumule et transmet des normes, des pratiques et des savoirs : la tradition devient une force régulatrice de la vie communautaire.

C’est cette fonction créatrice qui sera au centre de cette journée d’étude. Dans un cadre géographique élargi à la Méditerranée et à l’Orient (Grèce, Rome, Égypte, Proche-Orient) ainsi qu’à l’Europe moyenne et centrale, nous souhaitons aborder par le biais d’une démarche inter- et transdisciplinaire la question de la tradition et de sa transmission sur le long cours, dans une fourchette chronologique allant de la Préhistoire au IVe siècle de notre ère. Elle pourra être analysée par le biais des sources littéraires, épigraphiques, papyrologiques, archéologiques et ethnoarchéologiques qui en conservent les traces.

Les communications devront analyser la tradition par différents biais : son mode(supports, médias), ses agents (producteurs et récepteurs) et ses contextes, à savoir les circonstances dans lesquelles elle est transmise. La manière dont le passé est transmis, réutilisé et réintégré dans les sphères sociale, politique et religieuse d’une société antique peut être appréhendée par le biais de la culture matérielle, de caractéristiques architecturales, de constantes iconographiques, de palimpsestes ou de traces d’intertextualité. Il s’agira de comprendre comment la tradition se crée, s’entretient et évolue, et les circonstances dans lesquelles elle le fait. Qui est à l’origine de cette initiative ? Quelles sont les stratégies et les procédés mis en place pour engendrer la tradition ? Comment est- elle transmise ? Quelle était la finalité d’un tel processus ? Dans quels cas et sous quelles conditions apparaît la nécessité de (re)créer le passé ? Cette démarche rigoureuse pourra aboutir à des hypothèses sur le rôle de la tradition dans la construction mémorielle et identitaire des sociétés anciennes. La tradition construit, réinvente ou prolonge une identité individuelle et collective, et influe nécessairement sur la définition de Soi et de l’Autre. Ces réflexions, alliées à une approche diachronique et transculturelle, permettront de souligner le rôle de la tradition en tant qu’outil analytique.


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Ce colloque organisé par l’UMR 7044 ArcHiMedE et l’EA 3094 CARRA de l’Université de Strasbourg, est dédié aux jeunes chercheurs et chercheuses – doctorant.e.s et docteur.e.s – en Sciences de l’Antiquité (historiens, archéologues, philologues, historiens de l’art). Il pourra faire l’objet d’une publication dans la revue Archimède, portée par l’UMR 7044.


Les propositions de contribution, d’environ 3000 signes, accompagnées d’un CV, sont à envoyer à l’adresse jetransmission2019@gmail.com avant le 15 avril 2019. Le résultat de l’évaluation des propositions par le comité scientifique et le comité d’organisation sera connu à la fin du mois d’avril.


Le colloque se déroulera toute la journée du lundi et la matinée du mardi, et sera suivi d’une visite des collections patrimoniales de la Bibliothèque Nationale Universitaire de Strasbourg en présence du conservateur M. Claude Lorentz.


Comité d’organisation :

- Claire Camberlein (docteur en archéologie grecque, membre associé de l’UMR 7044 ArcHiMedE)

- Efstathia Dionysopoulou (doctorante en histoire ancienne de l’UMR 7044 ArcHiMedE)

- Thibault Foulon (doctorant en lettres classiques de l’EA 3094 CARRA).


Comité scientifique :

- Frédéric Chapot (PR de philologie latine, EA 3094 CARRA)

- Frédéric Colin (PR d’égyptologie, UMR 7044 ArcHiMedE)

- James Hirstein (MCF en philologie latine, EA 3094 CARRA)

- Michel Humm (PR d’histoire romaine, UMR 7044 ArcHiMedE)

- Anne Jacquemin (PR émérite d’histoire grecque, UMR 7044 ArcHiMedE)

- Michael Langlois (MCF Faculté de Théologie protestante, Université de Strasbourg, EA 3094 CARRA)

- Jean-Yves Marc (PR d’archéologie romaine, UMR 7044 ArcHiMedE)

- Jean-Paul Meyer (MCF en sciences du langage, Faculté des Lettres, Université de Strasbourg)

- Daniela Novaro-Lefèvre (PR d’archéologie grecque, UMR 7044 ArcHiMedE)

- Luana Quatrocelli (MCF en philologie grecque, UMR 7044 ArcHiMedE)

- Anne-Caroline Rendu-Loisel (MCF en assyriologie et archéologie de l’Orient ancien, UMR 7044 ArcHiMedE)

- Jean-Luc Vix (MCF en philologie grecque, EA 3094 CARRA).


Références bibliographiques

- BUSCH A. & VERSLUYS M.-J. (2015): « Indigenous Past and the Roman Present » dans BOSCHUNG D.et al. (éds.), Reinventing "the invention of tradition"? Indigenous pasts and the Roman present(Morphomata: 32), Paderborn, pp. 7-13.

- FEJFER A. et al. (2015): (éds.) Tradition: Transmission of Culture in the Ancient World (Acta Hyperborea: 14), Copenhague.

- HOBSBAWM E. (1983): « Introduction: Inventing Traditions » dans HOBSBAWM E. & RANGER T. (éds.), The Invention of Tradition, Cambridge, pp. 1-14.

- LENCLUD G. (1987): « La tradition n’est plus ce qu’elle était... Sur la notion de "tradition" et de "société traditionnelle" en ethnologie » dans Terrain 9, pp. 110-123.

- ROGISTER J. & VERGATI A. (2004): « Introduction: Tradition revisited » dans History and Anthropology 15.3, pp. 201-205.

- SALBER-PHILLIPS M. (2004): « Introduction: What is Tradition When It Is Not ‘Invented’? A historiographical Introduction » dans SALBER-PHILLIPS M. & SCHOCHET G. (éds.), Questions of Tradition, Toronto, pp. 3-30.


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