La crise, quelle(s) crise(s) ? Nouvelles lectures politiques de la République tardive, des Gracques
Les Modernes considèrent usuellement les dernières décennies de la République romaine comme une période de crise, dont le paroxysme fut atteint lors des guerres civiles qui ouvrirent la voie au principat augustéen. Cette vision était également celle des contemporains, pour qui le déséquilibre de la vie politique était vécu comme un processus incontrôlé, à l’issue incertaine ; elle fut amplifiée par des auteurs postérieurs et a exercé une influence décisive sur les Modernes, qui l’associent aux notions de déclin, de révolution, d’Untergang, ou de fall. Le terme de crise paraît par conséquent porteur de préconceptions, induisant par son omniprésence une distorsion sur l’interprétation de la période. Il apparaît nécessaire de restituer à la notion de crise sa valeur heuristique, avec comme point de départ un regard critique sur l’historiographie de la période. Ces décennies furent scandées par une série de crises circonscrites, d’intensité variable, appelant un rééquilibrage de la cité. Ces conflits politiques peuvent être conçus non seulement comme le signe d’une désintégration du consensus aristocratique, mais aussi comme autant d’épisodes nécessaires à la recomposition de l’unité civique. Il s’agira de revenir à une conception de la res publica caractérisée par sa pluralité, restituant la part conflictuelle de l’expérience politique romaine et le rôle crucial des acteurs, afin de dépasser la vision réductrice d’une « crise sans alternative » (Chr. Meier).
FECHA/ DATE/DATA: 02-03/03/2020
LUGAR/LOCATION/LUOGO: École française de Rome (Rome, Italy)
ORGANIZADOR/ORGANIZER/ORGANIZZATORE: Bertrand Augier (EFR) ; Robinson Baudry (Université Paris Nanterre) ; Francesca Rohr (Università Ca’ Foscari Venezia)
INFO: web -
INSCRIPCIÓN/REGISTRATION/REGISTRAZIONE:
PROGRAMA/PROGRAM/PROGRAMMA:
Lundi 2 mars 2020
14 h – 15 h
Accueil des participants - ouverture
Brigitte Marin, Saluti
Introduction, historiographie et concepts
Bertrand Augier, EFR, La crise, un concept heuristique pour l’histoire de la fin de la République romaine ?
Élizabeth Deniaux, Université Paris Nanterre, Les crises de la fin de la République et l’historiographie
15 h – 17 h
La possibilité d’une crise : perceptions de la crise de la République
Andrea Angius, Università di Pisa, Percezioni della crisi. Comunicazione pubblica e senso di crisi nella tarda Repubblica
Federico Santangelo, Newcastle University, La crisi della Repubblica romana: verso l’archeologia di un concetto
17 h 00 – 17 h 30 : Pause café
17 h 30 – 19 h 30
Le temps des crises
Clément Bur, INU Champollion Albi, PLH-ERASME Toulouse 2, Brutalisation et effets de génération, des concepts pertinents pour la crise de la République romaine ?
Robinson Baudry, Université Paris Nanterre, Rome à l’automne 57 av. J.-C. : retour sur une conjoncture critique
Mardi 3 mars 2020
9 h – 11 h
Les acteurs dans les conjonctures critiques
Roberto Cristofoli, Università di Perugia, Antonio e lo scontro con Clodio nel 53. La testimonianza di Cicerone e il contesto storico-politico
Francesca Rohr Vio, Univesità Ca’ Foscari Venezia, Publio Claudio Pulcro e la Bona Dea: la costruzione di uno scandalo nel 62 a.C.
11 h – 11 h 30 : Pause café
11 h 30 – 13 h 30
Une aristocratie en crises
Cyrielle Landrea, Université Bretagne Sud, La crise mémorielle de la vieille aristocratie républicaine
Raphaelle Laignoux, Université Paris I Panthéon Sorbonne, Réapprendre à parler (politique) : l’expression publique des aristocrates romains pendant les guerres civiles et ses transformations de Sylla à César
13 h 30 – 14 h 30 : Pause déjeuner
14– 16 h 30
La politique en crises, le politique en crises
Christoph Lundgreen, Technische Universität Dresden, Ciceros „Rhetorik der Krise“ und die Frage der politischen Spielräume
Cristina Rosillo-López, Universidad Pablo de Olavide, Sevilla, Le politique, política no-institucional y crisis: el caso de Cicerón y Varrón en 47-44 a.C.
16 h 30 – 17 h : Pause café
17 h – 18
Conclusions
Frédéric Hurlet, Université Paris Nanterre, et Pascal Montlahuc, Université Paris Diderot